Sur le site de la CGT dédié à la lutte pour gagner l’égalité professionnelle, on trouve de très intéressantes informations parmi lesquelles les chiffres qui établissent un état des lieux des discriminations en France.
Une accumulation de textes de loi non appliqués
De nombreux textes de loi ont été promulgués pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans notre pays, mais ils ne sont pas appliqués. Comme souvent pour ce qui concerne le code du travail, le non respect des textes par l’employeur n’entraine pas de sanctions.
Continental, respect minimal de la loi et déni
Ainsi, depuis 2013, un accord sur le sujet doit être négocié dans les entreprises de plus de 50 salarié.es, mais la loi n’impose pas qu’un accord soit trouvé. Les salarié.es et leurs représentant.es n’ont pas accès aux informations détaillées sur les salaires, les classifications et l’ancienneté. L’établissement d’un diagnostic des inégalités est de ce fait rendu difficile et favorise la position de déni des directions d’entreprise.
A Continental, le dernier accord arrivé à terme incluait la mise en place d’un indicateur permettant de mesurer les écarts réels de salaires en fonction de l’ancienneté. Cet indicateur n’existe toujours pas. Aucun suivi de l’accord n’a été mis en place par la direction. La direction s’est limitée à une application formelle de la loi et à l’expression de bonnes intentions sans se donner les moyens de corriger efficacement les situations de discrimination.
Une nouvelle négociation a été ouverte au cours de laquelle la direction a reconnu pour la première fois verbalement l’existence d’inégalités de traitement. La traduction dans un accord de cette reconnaissance et des moyens de les corriger est cependant loin d’être acquise.
Malgré les demandes répétées des représentant.es du personnel le budget alloué à la correction des écarts de salaires est très insuffisant et son utilisation reste opaque. La direction est dans une position de déni telle que l’accord NAO proposé en 2018 prévoit même que ce budget pourra être utilisé pour augmenter les hommes qui seraient victimes d’inégalités salariales!!!
Les disparités chez Continental
L’analyse des données fournies par la RH montre des évolutions de carrières beaucoup plus lentes pour les Femmes.
Nous avons évalué que ce retard engendre des salaires inférieurs de plus de 15 % pour les femmes non cadres. L’écart est plus faible pour les femmes cadres mais tout autant injustifié.