CAC 40 : plus de profits, plus d’inégalités!

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Nous reprenons ici une enquête de Oxfam en France montrant l’augmentation considérable des inégalités dans le partage des profits des entreprises du CAC40. Pour plus de détail, vous pouvez consulter le site d’OXFAM.

En résumer les actionnaires accaparent les profits et les patrons des entreprises du CAC40 voient leurs salaires exploser alors que les salariés sont mis à contribution (gel des rémunérations, suppressions d’emplois, augmentation de la pression au travail) pour payer toujours plus de dividendes.

11/05/2018

Après avoir dévoilé en janvier 2018, un état des lieux alarmant des inégalités dans le monde, Oxfam a enquêté en France, sur les grandes entreprises et révèle avec le BASIC, dans un rapport « CAC40 : des profits sans partage» la façon inégalitaire dont sont partagés les profits des entreprises du CAC 40, l’indice boursier français.

Des dividendes record

Au niveau des dividendes pour les actionnaires :la France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires. Depuis 2009, sur 100 euros de bénéfices, les entreprises du CAC 40 ont en moyenne reversé 67,4 euros de dividendes aux actionnaires et seulement 5,3 euros sous formes de primes aux salarié-e-s.

 

Pourtant, ce sont principalement les personnes qui travaillent au sein de ces entreprises qui créent leur richesse. Les actionnaires sont rois et les salarié-e-s sont les grands perdants de ce partage : si les entreprises du CAC 40 avaient choisi de maintenir en 2016 le même niveau de dividendes qu’en 2009 et d’augmenter la rémunération des employés plutôt que de maximiser les dividendes des actionnaires, l’ensemble des travailleurs du CAC 40 dans le monde auraient pu voir leurs revenus augmenter en moyenne d’au moins 14 000 euros sur la période, soit plus de 2 000 euros par an et par employé.

Le grand écart salarial

Au niveau des écarts salariaux, les grandes entreprises alimentent également les inégalités en rémunérant de façon excessive leurs grands patrons, au regard de la rémunération moyenne des salarié-e-s. Ces écarts salariaux indécents se traduisent par des rapports de plus en plus grands entre hauts et bas salaires : en 2016, les patrons du CAC 40 gagnaient en moyenne 257 fois le SMIC, et 119 fois ce que le salaire moyen au sein de leur entreprises (en 2009, cet écart était de 97). L’écart le plus important a été constaté chez Carrefour où le PDG  a perçu en 2016, 553 fois le SMIC.

Le recours accru à l’évasion fiscale

Les entreprises du CAC 40 creusent aussi les inégalités en ne payant pas leur juste part d’impôt. Le recours accru à l’évasion fiscale reste un réflexe largement répandu parmi les entreprises du CAC 40.  En 2016, elles détiennent plus de 1 400 filiales dans les paradis fiscaux, un chiffre croissant. L’évasion fiscale des entreprises du CAC 40 a un impact humain : en cachant leurs profits et en ne contribuant pas à leur juste valeur, les entreprises privent les Etats de recettes fiscales importantes, qui pourraient bénéficier au financement de services publics (transports, éducation, santé, etc.) utiles à tous.

Air France : le referendum organisé par le PDG fait plouf!

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Air France : première victoire pour les travailleurs, les travailleuses et l’intersyndicale de lutte !

Le référendum organisé à l’initiative du PDG a fait plouf. L’accord salarial refusé par les organisations syndicales (mais la CFDT et la CGC ont fait campagne pour le oui) a été rejeté par 55% du personnel (avec 80% de votant-es).

Le chantage n’y aura rien fait : ni les menaces de démission du PDG (bon vent !), ni les menaces sur l’emploi, sur l’embauche des apprenti-es…

Face aux profits accumulés (le secteur aérien se porte bien), aux salaires mirobolants des cadres dirigeant-es nommé-es par l’Etat, les travailleur-euses exigent leur dû depuis plusieurs semaines par la grève, et maintenant ils-elles l’ont exprimé par un vote.

C’est un encouragement pour leur lutte, pour de véritables augmentations de salaires, et de nouvelles dates de grèves sont annoncées.

Au-delà, c’est un signe fort pour tous ceux et celles qui luttent aujourd’hui : cheminot-es, hospitalier-es, travailleur-euses des Ehpad, des finances, et salarié-es en grèves dans de nombreuses entreprises pour leurs salaires leurs emplois.

C’est enfin une autre indication : on ne peut pas faire une croix sur les organisations syndicales dès lors qu’elles sont unies dans la lutte.

Alors bravo aux aérien-nes, et pour tous et toutes la lutte continue !

Les retraité-e-s manifesteront le 1er Mai 2018 pour une société solidaire

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Non au gel des pensions, indexation sur l’évolution des salaires

A l’appel de 9 organisations de retraité-e-s (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires-UNRPA), de nombreuses personnes retraitées ont, au cours des derniers mois, manifesté leur opposition aux choix retenus par le gouvernement à leur égard. Elles étaient 80 000 le 28 septembre 2017 et plus de 200 000 le 15 mars 2018. De nouveau, elles manifesteront le 14 juin, pour le vote d’une loi de finances rectificative supprimant l’augmentation de 25 % de la CSG, une loi mettant fin au gel des pensions et pour une augmentation de toutes les pensions, en fonction de l’évolution des salaires, avec actualisation au 1er janvier de chaque année.

Les retraité-e-s n’ont pas besoin qu’on leur fasse la morale!

Les personnes retraitées rejettent les leçons de morale et de solidarité qui leur sont faites assez régulièrement par le Président de la République, le Premier ministre, la ministre des Solidarités ( ! ) et de la Santé, et pas mal de parlementaires du même tonneau. Les retraités et les retraitées savent très bien que les « efforts » qui leur sont demandés n’iront en rien aider leurs enfants et petits-enfants à avoir des salaires plus corrects, encore moins à trouver un emploi quand ils sont au chômage ou en précarité.

Moins d’impôts pour les plus riches, redistribution en panne

M. Macron est très mal placé pour parler de solidarité, lui qui vient de donner un grand coup d’accélérateur à l’accaparement, par une minorité privilégiée, des richesses produites. En baissant l’impôt sur les sociétés à 25 %, en plafonnant à 30 % l’imposition des dividendes, et en supprimant l’impôt de « solidarité » sur les fortunes pour les titulaires de portefeuilles boursiers (c’est-à-dire le patrimoine des gros actionnaires, celles et ceux qui s’enrichissent du travail et de la sueur des autres par leurs « investissements »), ce gouvernement favorise la rente et les rentiers, les véritables assistés de notre société. Cette politique participe en grande partie au déficit des budgets publics, et ce sont ces déficits qui sont utilisés par les gouvernements pour réduire les dépenses d’investissements publics et de redistribution sociale. Ces déficits sont l’outil qui permet ensuite de mettre les politiques publiques sous le contrôle des banques, des « marchés financiers » auprès desquels les États sont « obligés » d’emprunter.

La politique du gouvernement aggrave les inégalités et fait porter les efforts sur les plus fragiles

M. Macron parle de modernité alors qu’il s’enfonce de plus en plus dans une politique rétrograde, d’Ancien Régime, du temps des seigneurs qui avaient tous les privilèges, dont celui de ne pas payer d’impôts, ce vers quoi tendent la plupart des pays avec la « concurrence fiscale » et la prolifération facilitée des paradis fiscaux ouverts aux capitaux libres de circuler sur toute la planète sans limites ni contrôles. Sous l’Ancien Régime, la noblesse et le clergé ne payaient pas d’impôts, et c’était « légal » (les lois étaient faites par eux). Aujourd’hui, la plupart des sociétés du CAC 40, en France, payent un impôt ridiculement bas, et il nous est dit que c’est « légal ». Il est donc grand temps de changer la loi ! Toutes les mobilisations sociales et syndicales actuelles trouvent leur origine dans un partage de plus en plus inégal des richesses : le pays n’a jamais été aussi riche, mais l’organisation de la société permet l’accaparement de ces richesses par une minorité.

Participons aux manifestations unitaires du 1er mai

L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité-e-s Solidaires (UNIRS) invite toutes les personnes retraitées à participer, partout, aux manifestations unitaires du 1er Mai, aux côtés des autres victimes de ces choix inégalitaires, les salariés, les chômeurs, les précaires, les jeunes, les immigrés, toutes celles et tous ceux que les propriétaires de la planète ballottent et manipulent à leur profit.

Le 19 avril en grève, en manifestation, amplifions et coordonnons les mobilisations sociales

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L’Union syndicale Solidaires a décidé de se joindre à l’appel à grèves et manifestations le 19 avril. Les mobilisations actuelles se renforcent et s’étendent dans le rail, dans les universités, les hôpitaux, aux finances publiques, dans une partie croissante des services publics mais aussi dans le secteur privé en particulier sur la question des salaires et plus globalement sur le pouvoir d’achat avec la mobilisation des retraité-es.
Chaque secteur a des revendications propres. Nous savons que face à ce gouvernement c’est un mouvement de convergence concrète des luttes qui permettra de gagner. Pour cela il faut renforcer chacune de nos luttes…

Communiqué de presse Union Syndicale Solidaires

Entretien annuel d’évaluation: à quoi et à qui ça sert?

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L’Union syndicale Solidaires s’est associée avec Mediapart pour la diffusion d’un web documentaire sur les services de l’inspection du travail écrit et réalisé par Jean-Pierre Bloc avec la participation de militant-es du syndicat Sud travail affaires sociales.

Ce web documentaire a été diffusé dans un premier temps sur le site de Mediapart avant d’être en libre accès depuis le 24 juin sur le site de Solidaires.

Dans un monde du travail en plein bouleversement, les inspecteurs du travail sont aux avant-postes d’une guerre sourde mais intense. Qui sont-ils ? Que voient-ils ? En cette période de chômage massif, où le droit du travail est accusé de paralyser l’embauche, peuvent-ils encore agir ?

Cette fresque documentaire va à la rencontre de 10 inspecteurs du travail à travers la France. Un vaste tour d’horizon, un récit choral porté par 10 voix. En 7 chapitres et 33 séquences.

Pour un meilleur confort de lecture, nous vous conseillons de visionner en utilisant l’ensemble de l’écran

De ce web documentaire, nous avons sélectionné l’extrait ci-dessous, très éclairant sur le sens et les enjeux de l’entretien annuel d’évaluation.

Pour aller sur le site de Solidaires et accéder à l’ensemble du documentaire, cliquez sur le lien ICI.

 

La grève dans le privé pour les nuls… et les autres

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Qui peut faire grève?

Tout-e salarié-e peut faire grève, mais en respectant certaines conditions.
On ne peut donc pas décider tout-e seul-e d’une cessation individuelle de travail, ce qui ne constituerait pas une grève.
En revanche, lorsqu’une personne, même toute seule dans son entreprise, entend s’associer à une grève nationale (Cassation sociale 29 mai 1979), et décide en conséquence d’un arrêt du travail, il n’y a pas de problème. Il est donc possible de faire grève quand des appels nationaux sont déposés, par exemple par une organisation membre de l’Union syndicale Solidaires.
Tout salarié peut s’associer à un mouvement de grève, même si aucune revendication particulière à l’entre-prise n’a été formulée et même si le salarié est seul à suivre ce mot d’ordre dans l’entreprise. (Cass. Soc. 29 mai 1979 – N° 7840-553.)
Le droit de grève est une liberté individuelle, garantie par la loi. Aucun employeur ne peut empêcher un-e salarié-e de faire grève, aucun employeur ne peut sanctionner un-e salarié-e pour avoir utilisé le droit de défendre ses intérêts !

Mon employeur peut-il m’interdire de poser un jour de RTT, ou un jour de congé les jours de grève ?

Oui, mais uniquement pour motif impératif de service, tout comme un jour de congé normal ou une RTT normale. Mais il n’est fait nulle obligation aux salarié-es d’être spécifiquement présent-e les jours de grève dans son entreprise : tout salarié-e peut poser un jour de congé, un jour de RTT, un jour de repos compensateur ou de récupération, ou aussi … être malade ! Vous devez poser votre demande dans les délais habituels à votre entreprise, et votre employeur ne peut vous refuser votre congé que pour les motifs qui s’appliquent habituellement, c’est à dire principalement le sous-effectif du service, ou la désorganisation du service qui s’ensuivrait.

Je ne suis pas syndiqué-e, je peux quand même faire grève ?

Oui, sans problème. La grève est un droit des travailleurs et travailleuses, syndiqué-es ou non.

Il y a besoin d’un préavis ?

Non, aucun document écrit ne peut être exigé de la part de votre employeur.
Votre employeur ne peut vous réclamer aucune déclaration, formulaire, ou document écrit quelconque.
Dans le secteur privé en général, il n’y a aucune obligation légale de prévenir votre employeur.
Attention, ce n’est pas pareil dans le secteur public et certaines entreprises où un préavis est nécessaire, comme par exemple les entreprises de transports de voyageurs ou dont l’activité est lié à celui-ci, ou la collecte des déchets, ou celles exerçant des Délégations de Service public, où des procédures spécifiques sont mises en place!

Peut on remplacer les salarié-e-s grévistes ?

L’employeur ne peut pas faire appel à des travailleur-euses temporaires ou à des salarié-es engagé-es par un contrat à durée déterminée pour remplacer des grévistes.
L’employeur peut avoir recours aux non grévistes pour remplacer des salarié-es grévistes. Les grévistes ne peuvent s’opposer à leur remplacement.
L’employeur peut demander aux non-grévistes d’effectuer des heures supplémentaires.

Mon employeur peut-il m’interdire de poser un jour de RTT, ou un jour de congé les jours de grève ?

Oui, mais uniquement pour motif impératif de service, tout comme un jour de congé normal ou une RTT normale. Mais il n’est fait nulle obligation aux salarié-es d’être spécifiquement pré-sent-e les jours de grève dans son entreprise : tout salarié-e peut poser un jour de congé, un jour de RTT, un jour de repos compensateur ou de récupération, ou aussi … être malade ! Vous devez poser votre demande dans les délais habituels à votre entreprise, et votre employeur ne peut vous refuser votre congé que pour les motifs qui s’appliquent habituellement, c’est à dire principalement le sous-effectif.

Est-ce que je peux être sanctionné-e pour avoir fait grève ?

Non, aucune sanction ne peut vous être appliquée pour ce motif. Une sanction ou un licenciement pour fait de grève serait automatiquement déclaré nul par les tribunaux

Mon employeur peut-il m’interdire de faire grève ?

Non, il ne le peut pas. Mais attention toutefois à respecter les procédures prévues, en particulier le délai de prévenance qui s’applique notamment au secteur du transport. Dans certains secteurs comme la santé, les grévistes peuvent être réquisitionné-es.
Si la grève suppose l’existence de revendications professionnelles, aucune condition n’est fixée quant à la manière dont elles ont à être communiquées à l’employeur. Ainsi, à l’exception des secteurs soumis à préavis, l’absence de toute formalité préalable obligatoire conduit donc à la validité des grèves surprise.