Les Négociations Annuelles Obligatoires sont en cours à Continental Automotive France. Les organisations syndicales ont présenté leurs revendications le 13 mars et la direction a présenté les siennes le 7 avril, très en dessous des attentes des salarié•es.
Les Négociations Annuelles Obligatoires sont en cours à Continental Automotive France. Les organisations syndicales ont présenté leurs revendications le 13 mars (avant le confinement), et la direction a présenté ses propositions le 7 avril (par conférence à distance).
Force est de constater qu’elles sont très en dessous des attentes des salarié•es.
Augmentations
| Budget | Propositions Direction | Propositions Solidaires |
| Augmentations | 0,9 % répartition AG / AI non définie | AG 3,5 % avec minimum garanti de 80 € |
| Repositionnement, politique jeunes, égalité professionnelle | 0,2 % | 0,5 % |
Les réorganisations successives de Continental, la mise en place de nouvelles méthodes, et enfin la crise majeure liée au COVID-19 ont mis durement à l’épreuve les salarié•es. Nous attendons des mesures fortes au regard des efforts consentis par les salarié•es en 2019, et encore plus en ce début d’année. De telles mesures sont le seul moyen de maintenir la motivation des employé•es.
L’individualisation des rémunérations a un effet délétère sur l’esprit d’équipe, les relations entre collègues et au final sur la qualité du travail. Nous privilégions donc les augmentations générales. Les autres organisations syndicales sont en accord avec ce principe.
Notre demande est raisonnable, compte tenu de l’augmentation des prix (+ 1,5 % sur 1 an), des mesures d’allègement de cotisations patronales, et de la compensation aux entreprises des indemnisations chômage partiel par l’État.
Les niveaux de salaires actuels chez Continental ne sont plus conformes aux bassins d’emploi toulousain et parisien. Seul un rattrapage peut enrayer le taux élevé de départ de jeunes salariés (et aussi de personnes plus expérimentées). Dans les autres entreprises du même secteur, le budget d’augmentation est de 2 % (exemple Renault 2,2 %).
Rappelons que de 2013 à 2018, le chiffre d’affaires a augmenté de plus de 50 % et le bénéfice de 72 %. Pour 2019, malgré nos multiples demandes, la direction ne nous a pas fourni les données économiques précises qui permettraient d’affiner nos propositions NAO. Elle se contente de nous dire et redire que c’est la crise.
Au niveau groupe, les efforts consentis par tous les salariés ont une fois de plus permis de présenter de bons résultats, malgré un contexte automobile compliqué. A tel point que Continental prévoit de verser 4€ par action en dividende, malgré la chute de chiffre d’affaires due à la crise !
Embauches
| Propositions Direction | Propositions Solidaires |
| Aucun engagement | Remplacement des départs qui auront lieu en 2020 (hors spin-off, mais y compris CPA phase B), |
| Embauche de 30 personnes supplémentaires pour compenser les pertes de 2019 (plus de 20 personnes pour Toulouse et Rambouillet). |
La situation est particulièrement tendue en production et dans la BU VNI, ce qui entraîne une perte de motivation du personnel restant qui doit assumer une charge de travail de plus en plus lourde. Sans perspectives d’amélioration, la recrudescence déjà observée des démissions et ruptures conventionnelles ne peut que s’aggraver.
De plus, les départs en retraite et en CPA vont se multiplier en 2020 et les années suivantes : plus de 100 personnes ont plus de 60 ans au total sur les 2 sites. Il faut anticiper ces départs !
Épargne salariale
| Participation | 0 € |
| Intéressement | 3 000 € |
Rappelons qu’au moment de la séparation de Vitesco, Continental a gardé tous les fonds propres, ce qui contribue à la stabilité de l’entreprise mais amène mathématiquement à une participation nulle. Nous demandons :
- pour 2020, l’attribution d’un supplément d’intéressement de 2000€ par employé•e
- l’ouverture de négociations sur un mécanisme de compensation pérenne pour les prochaines années
Crise sanitaire
Depuis la 1ère réunion de NAO du 5 mars, la crise sanitaire du COVID 19 s’est aggravée avec des mesures de confinement. Là encore, on nous demande de faire des efforts :
- chômage partiel induisant une baisse de revenus pour les non cadres et cadres badgeants
- congés imposés
- télétravail parfois dans de mauvaises conditions (difficultés d’organisation du travail à distance, anxiété due à l’isolement, garde d’enfant et école à la maison, lenteur du réseau, etc…)
- interdiction d’alimenter le CET avec les RTT et le 13ème mois
La direction nous promet d’être ouverte au dialogue et à une négociation sur la compensation de ces mesures. Mais quand elle ne nous propose qu’un budget total de 1,1% pour les augmentations, on peut craindre que la compensation ne soit pas à la hauteur du coût payé par les salariés.
Nous comptons sur vous pour relayer ce tract et faire remonter vos attentes à vos élus !
