2017, RÉSULTATS EXCEPTIONNELS, QUEL RETOUR SUR INVESTISSEMENT POUR LES SALARIÉS ?

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Continental : restructuration ?

Le groupe Continental continue de s’enrichir, mais cela ne suffit pas, notre direction étudie des scénarios supposés rendre l’entreprise « plus flexible » et dégager encore plus de profits. Ce projet semble s’orienter vers une scission du groupe en plusieurs entités. L’objectif serait de faire entrer de nouveaux actionnaires dans certaines filiales, avec la possibilité à terme de les céder.

Nous considérons avec IG METALL (en Allemagne) que cette opération présente des risques pour les sites et pour les salariés. Restons vigilants !

Résultats en hausse, salariés oubliés

Le bénéfice de CAF (plusieurs dizaines de millions d’euros) avoisine une nouvelle fois en 2017, 14% d’un chiffre d’affaires en progression. Les volumes de pièces, de services et d’études produits par notre travail augmentent. Désormais, la R&D rapporte autant que n’importe quelle usine CAF Midi Pyrénées.

Dans le même temps, la politique sociale est en panne.

Continental privilégie les emplois précaires, pratique une politique salariale à minima et rogne en permanence sur le budget formation.

La politique salariale de 2017 n’a pas tenu compte des résultats records. La grande majorité des salariés (65 %) a perçu moins que le budget augmentation annoncé. Beaucoup d’entre eux ont perçu moins que le mini de 1,7 %. Dans le même temps, l’inflation grignotait nos augmentations : hausse de l’énergie de 5,4 %, des produits frais de 3,6 % (source INSEE : IPC 1,2 % ).

La modération salariale imposée par la direction doit s’arrêter!

Toujours plus avec moins, nos conditions de travail se dégradent.

Égalité professionnelle et qualité de vie au travail

La commission égalité professionnelle du CE a mis en évidences des écarts de carrières et de rémunération entre les femmes et les hommes.

Nous demandons la mise en place d’indicateurs fiables des écarts de salaires (prévus au précédent accord mais jamais mis en place) et la mise en œuvre d’un programme pluriannuel pour les résorber.

Une politique déterminée de lutte contre les stéréotypes doit être menée. Elle commence par une attention particulière portée sur la rédaction des offres d’emplois.

La qualité de vie au travail passe par l’implication des salariés dans l’aménagement de leurs lieux de travail (entasser 72 personnes dans un espace ouvert n’est pas un progrès!). La direction organise, de manière autoritaire et sans discussion, des open spaces sans tenir compte des besoins des salariés. Ce n’est pas acceptable.

Le développement d’outils favorisant le travail mobile met en danger la séparation entre vie privée et professionnelle. Il est temps de prendre les mesures permettant de rendre effectif le droit à la déconnexion.

NAO – Pour des augmentations générales et des embauches

Les NAO 2018 débutent le mercredi 24 janvier.

Embauches en CDI : les effectifs doivent suivre la progression de l’activité.

Précarité : nous avons plus de 200 intérimaires en équivalent temps plein depuis plus de 5 ans. Ces personnes devraient être en CDI. Idem pour les sous traitants.

Le montant de l’enveloppe consacrée à la politique salariale doit être proportionnel aux résultats obtenus par notre performance collective.

C’est toutes et tous ensemble que nous devons être augmentés, sans conditions. La modération salariale imposée par la direction depuis plusieurs année doit être stoppée et un rattrapage opéré.

Dialogue social et ordonnances Macron

Le regroupement de toutes les instances CE, DP, CHSCT dans le Comité Social et Économique (CSE), résultat des ordonnances Macron, va bouleverser l’organisation et le fonctionnement du dialogue social. La première conséquence est un report au mois de octobre 2018 des élections qui devaient se tenir en février. Une négociation s’ouvre sur la forme que prendra cette nouvelle instance et les moyens dont elle disposera.

La mise en place et le fonctionnement de cette nouvelle instance restent très flous.Une application à minima des textes conduira à une diminution importante du nombre des représentants du personnel et de leurs moyens.

La défense des intérêts des salariés passe par :

  • une représentation équilibrée des sites pour que les sujets locaux soient traités aux plus prés des salariés, en particulier sur tous les sujets relatifs aux conditions de travail.

  • Un nombre d’élus et d’heures de délégation supérieurs au minimum légal permettant d’éviter une « professionnalisation » des représentants des personnels et de maintenir le lien entre élus et salariés.

  • Une augmentation des moyens alloués au CSE pour lui permettre de jouer pleinement son rôle d’analyse de la situation économique et sociale de l’entreprise ainsi que de sa stratégie par rapport aux intérêts des salariés.

  • Les ressources allouées à la gestion et au développement des œuvres sociales et culturelles doivent être développées.

Nous défendrons ces objectifs dans les négociations qui s’ouvrent sur ce thème et qui conditionnerons votre représentation pour les années à venir.

Ensemble nous pouvons agir pour défendre nos intérêts et nos droits

Nos conditions de travail, nos emplois et nos sites dépendront des négociations importantes qui s’ouvrent aujourd’hui.

Sans vous et votre force affichée, vos représentants ne sont rien.

Faites leur remonter vos demandes, rejoignez les, rejoignez nous.

Agir ensemble est notre seule force.

IG METALL montre la voie

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En Allemagne, le syndicat IG Metall s’est lancé dans une nouvelle négociation sur les salaires et les conditions de travail. Les revendications portent sur des augmentations générales de salaires de 6% et une possible réduction du temps de travail à 28H/semaine compensée partiellement (prime de 200€).

IG Metall, en mobilisant des milliers de salariés, démontre la force considérable que peut représenter un syndicat puissant.

Nous relayons ici un article paru dans Industriall Global Union (confédération de syndicats européens).

Pour lire l’article complet, suivre le lien en cliquant sur l’image.

IG Metall entame une série de grandes grèves avant un round de négociation avec la fédération des employeurs Gesamtmetall.

Cette action syndicale a commencé le lundi 8 janvier par une série de grèves d’avertissement, de courtes actions au cours desquelles les travailleurs et travailleuses se croisent les bras pendant quelques heures et descendent dans les rues pour manifester. Environ 160.000 travailleurs et travailleuses ont mené des actions dans plus de 80 entreprises, dont Volkswagen, Porsche, Mercedes Benz, Daimler, Siemens, Thyssenkrupp, Thales, Airbus, Honeywell, Bombardier et Atos.

Si aucun progrès n’est enregistré au niveau des négociations, le syndicat a l’intention d’étendre ses actions à des journées de grève entières ciblant des entreprises clés. Le premier round de négociation en vue d’une convention collective pour les 3,9 millions des travailleurs et travailleuses du secteur de la métallurgie et de l’électronique commence aujourd’hui, par la rencontre du syndicat avec l’association régionale des employeurs du Land de Bade-Wurtemberg, où sont installés un certain nombre de constructeurs automobiles.

Le syndicat recherche un accord fondamentalement nouveau pour les salariés de l’industrie en Allemagne, qui leur permette de bénéficier des hausses de productivité et d’atteindre un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Dans une période où l’économie est en plein essor et où le chômage est au plus bas, le syndicat appelle à une hausse des salaires de 6%.

Une autre revendication clé vise le droit à réduire son temps de travail à 28 heurs par semaine pour pouvoir s’occuper de ses enfants ou de parents âgés, avec le droit de reprendre le travail à plein temps au bout de deux ans. Le syndicat fait également campagne pour obtenir une allocation supplémentaire de €200 pour ces personnes aidantes. Le syndicat est d’avis que les rôles liés au genre sont en train de changer et que la réduction du temps de travail permettrait à davantage de femmes de rejoindre le monde du travail et à davantage d’hommes d’assumer des prises en charge familiales.

Par le passé, ce sont les entreprises qui ont exigé de la flexibilité de la part de leurs salariés. Le syndicat veut retourner la proposition de sorte que le travail flexible bénéficie aux travailleurs et travailleuses et leur permette de choisir un régime de travail qui corresponde à leur vie de famille.

S’adressant à 2.000 travailleurs et travailleuses lors d’un meeting à Homburg dans la Sarre (sud-ouest), le président d’IG Metall Jörg Hoffman, également président d’IndustriALL Global Union, a déclaré :

“Pour IG Metall, il n’y aura de convention collective de travail qu’avec ces trois composantes : une augmentation de salaire décente, une possibilité de choisir un temps de travail réduit pour une période de temps limitée et des subventions qui rendent la réduction du temps de travail pour s’occuper d’un parent, d’enfants ou de malades possible pour chacun.”

Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan a déclaré :

“L’économie allemande se porte bien et il n’est que juste que les travailleurs et travailleuses bénéficient également des gains de productivité et aient le droit à la flexibilité.

“Ce qui est réellement historique, c’est la revendication de la réduction du temps de travail à 28 heures par semaine. Il est important que les travailleurs et travailleuses bénéficient des changements qu’Industrie 4.0 entraîne pour le monde du travail. Cette revendication d’IG Metall montre des syndicats indiquant la voie de la construction d’une économie qui fonctionne en faveur de tous.”

Avec 2,3 millions de membres, IG Metall est l’un des plus grands et plus puissants syndicats au monde. La convention collective que le syndicat est en train de négocier concerne 3,9 millions de travailleurs et travailleuses.

Métallurgie Ingénieurs & Cadres : les minima évoluent de 1,2%

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Négociation des salaires minima Ingénieurs et Cadres 2018

Un accord vient d’être conclu sur le chiffre de la revalorisation des minima pour l’année 2018.

Les organisations syndicales CFDT, CGC et FO d’une part et le patronat de la métallurgie d’autre part ont convenu d’une revalorisation salariale à 1,2 %.

Après 0,6 % en 2015 et 2016, 0,8 % en 2017, ce chiffre prend en compte un redressement de l’industrie, mais également un besoin d’attractivité de la branche métallurgie.

Notre commentaire

Cette revalorisation est insuffisante au niveau de la branche et ne correspondant en rien aux résultats de l’industrie métallurgique en général et à ceux, encore une fois extraordinaires, de Continental en 2017.

Les NAO 2018 qui s’ouvrent doivent être l’occasion de revendiquer des augmentations générales très au dessus de ce seuil minimum pour toutes les catégories de salariés.

Nouveaux minima 2018

Indice Ingénieurs et CadresMini 35HMini Forfait 216J
60 et 6819 111
7621 359
8022 48428 960
8423 60830 408
8624 17031 132
9225 85733 304
10028 10436 201
10830 35339 097
11432 03941 269
12033 72643 441
12535 13145 251
13036 53647 060
13537 94148 871
18057 643
24076 857