Retraites à points de Macron: ni universelle, ni juste, ni solidaire!

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« Nous n’aurons pas de retraite? »

C’est le sentiment de nombre de nos collègues de travail et encore plus parmi les jeunes. Le système de retraite a été détourné de ses objectifs initiaux qui étaient d’assurer la continuité du niveau de vie pour les personnes quittant la vie active. Alors bien sûr, l’avenir est incertain mais tant qu’il y aura des cotisations sociales, il y aura des retraites, c’est le principe de notre système de retraite dit « par répartition » : toutes les cotisations sociales retraite versées dans l’année servent à payer les pensions de cette année en cours.

La vraie question aujourd’hui c’est : quel montant de retraite ? Pour les plus jeunes, il faudrait prendre en compte les années d’études et, pour tout le monde, toutes les périodes de précarité et de chômage.

« Pourrais-je vivre décemment avec ma pension ? »

C’est déjà moins sûr, la vie sera plus difficile si la masse des cotisations n’augmente pas, parce qu’il y a plus de retraité-es et que l’espérance de vie a augmenté. Pour assurer à tout le monde une retraite correcte il faut augmenter les cotisations et en particulier la part patronale. Les
profits et les dividendes des entreprises du CAC 40 n’ont pas cessé d’augmenter, tout cela sur le travail que nous fournissons, alors il est temps de répartir autrement les richesses, en augmentant les salaires pour aujourd’hui et les cotisations sociales qui servent aux retraites.
La réforme que veut le gouvernement permettra de diminuer encore la part de la richesse à redistribuer aux retraité-es. Il considère ainsi que les retraité-es ne travaillant plus, ils et elles ne méritent pas le maintien d’un niveau de vie correspondant à leur situation antérieure.

 

« Est ce qu’on sait ce qu’on touchera à la retraite ? »

Aujourd’hui, le niveau de la pension est connu, car il tient compte du dernier salaire des fonctionnaires ou du salaire des 25 meilleures années travaillées (jusqu’en 1993, c’était 10) et du nombre d’années cotisées (ce nombre augmentant régulièrement), c’est un système à « prestations définies ».

A l’inverse, le nouveau système envisagé ne garantit aucun niveau de retraite par rapport au salaire précédent puisque le montant de la pension dépendra de la valeur du point décidée par le gouvernement au moment où on partira en retraite. Et celle-ci tiendra compte du nombre de retraité-es et de la conjoncture économique.

On saura ce qu’on aura versé, pas ce à quoi on a droit (le régime par points est un régime à cotisations définies).

Macron dit : « universel, simple et juste… »

Universel ?

Le système d’assurance maladie est universel car chaque individu quelle que soit sa situation a droit à une prise en charge de ses dépenses de santé par la collectivité.
La retraite n’est pas universelle, elle ne concerne que les personnes qui ont travaillé et donc cotisé, ce qui sera toujours le cas avec le nouveau système. Le rentier ou la rentière ne touchent pas de pension et c’est une bonne chose.

Simple ?

Les salarié-es du secteur privé connaissent déjà le système à points des régimes complémentaires obligatoires de retraite (Agirc et Arrco) dont les résultats sont très aléatoires ! Dans ce système les salarié-es accumulent des points dont la valeur d’achat peut augmenter (c’est le cas cette année). La valeur au moment du départ en retraite est fixée chaque année au niveau qui permet d’équilibrer les cotisations reçues et les prestations à verser.

Juste ?

Le président Macron sépare la population en deux, « ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien ». Il veut limiter le caractère redistributif au sein du système puisque la retraite ne serait plus calculée sur les 25 dernières années ou sur le dernier traitement dans la fonction publique mais sur la totalité de la carrière. Donc toutes les années compteront y compris les plus mauvaises. Le système pénalisera encore plus les femmes et les travailleur-euses précaires.

Mais qu’est ce qu’on veut ?

Nous refusons le système par points (celui où on sait ce qu’on paie, mais pas ce qu’on gagne) et faire bouger l’existant (celui où on sait nos droits, même s’ils sont insuffisants parce qu’on pourra les améliorer en luttant).
Afin d’être plus juste, le système actuel doit être amélioré : augmenter les pensions minimum, compenser les inégalités salariales notamment entre les hommes et les femmes (reconnues comme discriminatoires), prendre en compte les périodes de chômage, d’études, de formation, compenser les temps partiels forcés.

  • Nous nous battrons pour une retraite digne pour tous et toutes et qui s’inscrit dans la continuité du salaire.
  • Nous sommes attachés à la retraite en tant que revenu de remplacement prolongeant le salaire, avec un taux de remplacement (en lien avec le précédent salaire) à 75% et au moins égal au Smic.
  • Nous sommes pour un système redistributif avec des mécanismes de solidarité corrigeant les interruptions d’activité, le temps partiel subi, les inégalités de salaires, notamment entre les hommes et les femmes.
  • Nous sommes pour que tous ceux et celles qui ont travaillé ici puissent bénéficier d’une retraite et que les travailleurs et travailleuses étranger-es puissent rester et en bénéficier ici si c’est leur souhait.
  • Nous sommes favorables à un départ à la retraite en bonne santé et à un âge qui ne soit pas supérieur aux départs constatés, c’est-à-dire 60 ans et avec des départs anticipés pour les métiers pénibles.
  • Nous sommes favorables à une durée de cotisation à 37,5 ans, proche de la durée validée constatée de 37 ans.

TOUS ENSEMBLE DANS LA RUE LE 9 OCTOBRE POUR L’AFFIRMER

Retraité-es, salarié-es, tous ensemble pour manifester notre colère le 9 octobre

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Communiqué de presse Paris, le 30 août 2018

Si les retraités et les retraité-es disaient ce qu’ils et elles pensent … il y aurait souvent injure à Chef de l’État !

Le Premier ministre vient d’annoncer différentes mesures qui vont à nouveau réduire le pouvoir d’achat de nombre de nos concitoyens, parmi les plus pauvres et les plus modestes.

Après avoir multiplié les cadeaux fiscaux aux plus riches (baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 %, plafonnement à 30 % de l’imposition des revenus des actionnaires, suppression de l’imposition des portefeuilles boursiers à l’ISF, suppression de l’exit taxe, etc.), et en continuant les pratiques laxistes à l’égard des grandes fraudes internationales avec le recours aux paradis fiscaux et à la concurrence fiscale, les finances publiques se trouvent forcément en grandes difficultés. C’est l’argument utilisé par le gouvernement pour essayer de justifier les politiques d’austérité et de rigueur qu’il mène à l’égard du plus grand nombre ! C’est une turpitude totale !

Avec ce gouvernement, nos concitoyens ont tous les jours sous les yeux une « leçon de choses » sur la façon dont les plus riches utilisent l’appareil d’État pour renforcer leurs avantages et privilèges.

La totale liberté de circulation des capitaux sur la planète, sans limites ni contrôles, décidée progressivement par les gouvernements, conduit à une concurrence exacerbée entre les territoires pour être « attractifs » à l’égard des capitaux. Et les rouages sont mis en route pour, partout, faire pression sur les salaires, les retraites, les prestations sociales, les services publics, etc.

Par ce procédé, les détenteurs de capitaux accaparent une part toujours plus importante des richesses produites par celles et ceux qui travaillent. Et, pendant le même temps, les hommes et femmes mis à la tête des gouvernements utilisent les pouvoirs liés à l’État pour détourner progressivement une partie des richesses publiques au profit de la minorité privilégiée.

C’était la ligne directrice de la Loi de Finances 2018 et de la Loi de Financement de la Sécurité sociale 2018. Et le Premier ministre vient de nous dire que ce serait la même ligne en 2019 et en 2020 !

Ainsi, les personnes retraitées, après un blocage des pensions depuis 2013, une augmentation de 25 % de la CSG au 1er janvier 2018 et diverses dispositions fiscales défavorables, vont voir leurs pensions régresser d’environ 1,4 % par an en 2019 et 2020 par rapport à l’inflation.

C’est bien une paupérisation progressive de près de 25 % de la population qui est délibérément organisée. Pendant le même temps, le gouvernement va nous annoncer un « plan pauvreté », une pauvreté qu’il organise.

C’est un choix politique : dans le même temps, le gouvernement va dépenser 4 milliards d’euros pour transformer le cadeau du CICE aux entreprises par un nouvel allègement de cotisations sociales sur les bas salaires, 2 milliards pour supprimer les cotisations sociales sur les heures supplémentaires (tout ceci va encore plus fragiliser les ressources des systèmes de retraites), 4 milliards d’euros en 2018, 19 à terme, pour supprimer la taxe d’habitation, ce qui ne changera rien pour les plus démunis bénéficiant déjà des exonérations, dégrèvements et plafonnements, mais qui représentera un cadeau de 9 milliards pour les 20 % les plus riches et mettra en très grandes difficultés budgétaires les collectivités territoriales, les conduisant à leur tour à mener des politiques d’austérité budgétaire et à supprimer des services publics.

A l’UNIRS, nous savons que le chômage n’est pas un problème pour les dirigeants des grandes entreprises et pour les profits des multinationales, mais bien un élément essentiel de solution à l’établissement d’un rapport de forces favorable à l’explosion des profits, explosion que nous constatons d’année en année (selon la Banque de France, la part des actionnaires dans le revenu global est passée de 5,9 % en 1996 à 14,5 % en 2016). De même, l’augmentation de la pauvreté n’est pas un problème pour ces mêmes dirigeants, mais bien la conséquence collatérale de l’accaparement croissant des richesses par une minorité.

Les beaux costumes et la mise bien propre des dirigeants politiques actuels ne cachent plus qu’ils sont d’une très grande vulgarité et d’une très forte brutalité à l’égard des plus pauvres et des plus modestes.

Ils mentent quand ils nous disent que la France est pauvre : elle n’a jamais été aussi riche : les milliards d’euros qui circulent, spéculent et transactionnent tous les jours le prouvent. C’est la pauvreté collective qui est organisée, pour un enrichissement privé fabuleux. Il est urgent que toutes les victimes de ces choix idéologiques se rassemblent pour imposer d’autres choix politiques.

A leur niveau, 9 organisations syndicales de retraité-­‐e-­‐s (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-­‐CGC, FGR-­‐FP, UNRPA – Ensemble & Solidaires, LSR) continuent de montrer qu’elles ne lâchent rien.

Après avoir manifesté le 28 septembre 2017, le 15 mars et le 14 juin 2018, elles appellent les personnes retraitées à faire part de leur colère et de leur révolte le 9 octobre 2018.

Dans tous les départements, des manifestations seront organisées par les équipes locales de ces organisations pour permettre aux personnes retraitées de faire part de leur indignation et de leurs exigences.

CSG, blocage des pensions : ça suffit ! Manifestez le jeudi 14 juin 2018, signez la pétition CSG !

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Depuis son installation à la présidence de la République, M. Macron méprise les retraités, les caricature comme des « riches » et des « nantis ». Il a gelé les pensions en 2018 et a augmenté la CSG de 25 %, ce qui diminue de plusieurs centaines d’euros par an le pouvoir d’achat d’un grand nombre de retraités depuis le 1er janvier 2018.

A l’appel des neuf organisations de retraités, de plus en plus de personnes en retraite expriment leur colère en manifestant : 80 000 le 28 septembre, puis 200 000 le 15 mars dans plus de 160 villes. Cette colère vient de loin, de l’accumulation d’attaques menées par les gouvernements depuis le printemps 2014 : gel des pensions, création ou augmentation de taxes, suppression de dispositions fiscales spécifiques, etc.

L’énorme succès des manifestations a incité le premier ministre à effectuer un tout petit geste, à exonérer d’augmentation de la CSG quelques retraités… en 2019. Ce premier recul reste bien trop limité pour calmer les personnes retraitées en colère, c’est un encouragement à une mobilisation encore plus massive pour obtenir la suppression de l’augmentation de la CSG.

Les propos tenus le 12 et le 15 avril à la télévision par le Président de la République confirment qu’il ne veut toujours rien comprendre de la colère des retraités. Il nous dit qu’il ne prend pas les retraités « pour un portefeuille », peut-être, mais il les prend bien pour un porte-monnaie … dans lequel il tape pour aller grossir les portefeuilles d’une minorité privilégiée.

D’autres mobilisations sociales et syndicales se développent. Elles représentent un élément supplémentaire nécessitant le maintien d’une pression spécifique de tous et toutes les retraité-e-s.

Le gouvernement multiplie ses « réformes », ses attaques contre certaines catégories sociales. En multipliant les cadeaux fiscaux et sociaux aux plus riches (laxisme à l’égard de la grande fraude, baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 %, plafonnement de l’imposition des dividendes à 30 %, suppression de l’impôt sur la fortune pour les titulaires de portefeuilles boursiers, etc.), il accentue les déficits publics et il maintient la dette, ce qui servira de prétexte à une nouvelle politique d’austérité à l’égard du plus grand nombre, à une réduction supplémentaire des crédits alloués aux dépenses sociales, à la solidarité et au financement des services publics (hôpitaux, EHPAD, etc.).

Le gouvernement doit annuler la hausse de la CSG pour tous,
doit mettre fin au gel des pensions et les revaloriser.

Manifestez jeudi 14 juin dans tous les départements. Rendez-vous à Toulouse à 10H, allées Jean Jaures.

Signez, faites signer la pétition pour une loi de finances rectificative qui annule la hausse de la CSG pour tous, qui met fin au gel des pensions, qui revalorise toutes les pensions. Pour signer en ligne : http://www.retraitesencolere.fr/

Appel intersyndicale

Retraite progressive d’un salarié du privé

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La retraite progressive permet de percevoir une fraction de la pension de retraite de base versée par le régime général de la Sécurité sociale tout en exerçant une activité à temps partiel. Vous pouvez demander la liquidation provisoire de la retraite progressive et en bénéficier tant que vous remplissez les conditions y ouvrant droit.

La retraite progressive est un dispositif d’aménagement de fin de carrière, qui vous permet de percevoir une partie de votre retraite tout en exerçant une activité à temps partiel. La retraite que vous percevez pendant cette période sera recalculée lors de votre départ à la retraite définitif.

Vous pouvez bénéficier de la retraite progressive du régime général de la Sécurité sociale si vous remplissez toutes les conditions suivantes :

  • avoir au moins 60 ans,
  • justifier d’une durée d’assurance retraite et de périodes reconnues équivalentes d’au moins 150 trimestres, prise en compte dans tous les régimes de retraite obligatoires auxquels vous avez cotisé,
  • exercer une seule activité salariée à temps partiel (fixée au minimum à 40% de la durée du travail applicable à l’entreprise et au maximum à 80% de cette même durée).

Par exception, vous ne pouvez pas bénéficier de la retraite progressive si :

  • vous êtes cadres au forfait-jours,
  • vous n’avez pas le statut de salarié et ne peuvent pas produire un contrat de travail (mandataires sociaux, dirigeants de sociétés commerciales),
  • vous êtes voyageur représentant placier (VRP), sauf si vous pouvez justifier de la durée à temps partiel de votre travail,
  • vous êtes artisan taxi affilié à l’assurance volontaire.

  À noter :

vous pouvez également bénéficier de la retraite progressive auprès des régimes de retraite complémentaire (Agirc-Arrco) .

Dès lors que vous remplissez les conditions ouvrant droit à la retraite progressive, vous devez adresser votre demande à votre caisse de retraite.

Vous devez joindre à cette demande tous les éléments suivants :

  • contrat de travail à temps partiel en cours d’exécution au point de départ de la retraite progressive (ou prenant effet à la même date),
  • déclaration sur l’honneur attestant que vous n’exercez pas d’autre activité professionnelle que celle ouvrant droit à la retraite progressive,
  • justificatif de non activité si vous exerciez une ou plusieurs activités non salariées (par exemple, certificat de radiation du RCS ou attestation de radiation de l’ordre professionnel dont vous releviez),
  • attestation de votre employeur faisant apparaître la durée du travail à temps plein applicable à l’entreprise.

Le bénéfice de la retraite progressive est ouvert tant que vous remplissez les conditions y ouvrant droit.

À l’issue de chaque période d’un an, vous devez justifier que vous exercez toujours une activité à temps partiel, par le biais d’un questionnaire de contrôle de la durée de travail adressé par la Cnav. Si vous n’y répondez pas, le bénéfice de votre fraction de pension de retraite est suspendu.

Le montant de la retraite progressive versée par la Sécurité sociale dépend :

  • des droits à la retraite que vous avez acquis lors de votre demande de retraite progressive,
  • de la durée de votre temps partiel.

Votre retraite progressive est déterminée en tenant compte de la même formule de calcul que pour votre retraite définitive. Si vous n’avez pas encore assez de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein, votre retraite progressive fait l’objet d’une décote, dont le taux ne doit pas dépasser 25%.

Le montant que vous percevrez dépend la durée de votre temps partiel. Ainsi, vous percevrez seulement une fraction du montant de votre retraite progressive. Cette fraction est déterminée en calculant la différence entre 100% et votre durée de travail par rapport à la durée de travail à temps plein applicable à l’entreprise.

Par exemple, si votre durée de travail est de 60% par rapport au temps plein, vous percevez 40% du montant de la pension de retraite calculée par votre caisse de retraite.

La fin de la retraite progressive intervient à parti du 1er jour du mois suivant celui au cours duquel est intervenu le changement de situation qui justifie la suppression.

Vous trouverez l’article complet et les mises à jour sur le site de l’administration en cliquant sur le lien ICI.